Dans les carnets d'Alicia

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Réflexions et conseils


Comprendre la dyslexie quand on est neurotypique (ou presque)

Bien le bonjour!

 

Aujourd'hui pas de création propre, mais une petite réflexion de ma part. En fait j'étais en train de lire une note sur pourquoi ce n'est pas grave de faire des fautes d'orthographe, et pourquoi c'est contre-productif d'agresser les gens sur ce sujet. D'ailleurs allez la lire, ça peut que faire du bien.
Mais bref, si je vous en parle, c'est parce que ça m'a fait penser aux personnes dyslexiques qui bataillent quotidiennement pour maîtriser les mots qu'ils lisent et écrivent. Je pense que vous avez tous entendu parler de ce trouble, et probablement des autres troubles dys (dyspraxie, dyscalculie, ...). Loin de moi l'idée d'offrir une explication scientifique de ce phénomène, simplement parce que je n'ai jamais trop creusé la question. Je ne vais pas non plus chercher à vous donner des clés pour apprendre à apprivoiser ce trouble, tout bêtement parce que je n'en suis pas atteinte, et que par conséquent ma compréhension de ce que ça implique est loin d'être satisfaisante pour donner des conseils. Et je suis sûre que vous trouverez pleeeiiin de ressources intéressantes ailleurs sur le net.
Non aujourd'hui je m'adresse aux personnes qui comme moi n'ont pas ce trouble, mais qui cherchent à comprendre les gens qui en sont atteints. Pas par un biais rationnel et scientifique, mais en essayant de vivre la même situation qu'eux. Je m'explique. Depuis toute petite, je lis une quantité monstre de livres, en permanence. Enfant je m'endormais en lisant, ado je faisais des nuits quasi blanche parce que je n'arrivais pas à décrocher de mes bouquins, et aujourd'hui je suis prête à me rendre malade juste pour pouvoir lire dans les transports en commun. Bref, la lecture est totalement naturelle pour moi, et j'ai toujours eu du mal à comprendre les personnes qui ne lisaient pas. Principalement une personne assez proche de moi, qu'on appellera Pierre. Pierre était le seul membre de sa famille à ne pas lire, alors qu'il avait toujours grandit dans une maison remplie de livres. Et pourtant ce n'est pas que ce ne l'intéressait pas. La preuve, sa mère lui a lu des histoires tous les soirs pendant très très longtemps. Il avait même des livres audios qu'il lui arrivait d'écouter. Mais malgré les séances chez l'orthophoniste et un intérêt présent pour les intrigues des livres, il n'en ouvrait jamais.
Bon en réalité, en plus de sa dyslexie, il a eu le malheur de tomber sur une prof de français épouvantable qui a trouvé le moyen de le dégoûter à vie de la lecture. Ayant moi-même connue l'influence néfaste de certains enseignants, je ne peux que comprendre cette raison. Mais même sans ça, j'avais du mal à saisir pourquoi c'était si dur de lire pour un dyslexique. On avait beau m'expliquer que pour eux les lettres se mélangent tout ça tout ça, je ne visualisait pas ce que ça impliquait concrètement. Après bien sûr je ne jugeait pas pour autant les personnes dyslexiques, je serais bien mal placée pour juger quelqu'un en fonction de ses atypismes neurologiques. Et en aucun cas je niais leurs difficultés, je n'arrivais juste pas à les comprendre, à me mettre à leur place. Et après tout ça aurait pu s'arrêter là, je ne saisi pas mais je respecte, c'est déjà bien. Enfin je crois?


Mais il y a peu, j'ai voulu améliorer ma maîtrise de l'anglais. Je me débrouille plutôt bien dans cette langue, je suis capable de comprendre un texte ou une conversation (pour peu que la personne n'ai pas un accent trop prononcé), et je peux me faire comprendre sans trop de mal. On sait tous à quel point la maîtrise de l'anglais peut être un atout, du coup j'ai voulu améliorer ma maîtrise, et éviter qu'elle ne se dégrade en arrêtant de pratiquer. Voyant que regarder des films et séries en VO m'avait déjà bien fait progresser, je me suis dis que lire des livres en anglais serait encore mieux. Et histoire de pas commencer trop hardcore, pourquoi pas avec un roman pour enfant. Je suis donc allé à la médiathèque pour emprunter James and the Giant Peach de Roald Dahl. Parce que cet auteur est génial, qu'il mérite d'être lu en VO, et que grâce à l'adaptation filmique de cette histoire je savais déjà qu'elle m'intéresserait. En plus je l'avais suffisamment vu étant enfant pour ne pas avoir peur de ne pas comprendre ce qu'il se passe, même en ratant des subtilité.
J'ai donc commencé ma lecture. Comme je m'y attendais, l'histoire était sympathique, l'écriture agréable, mon niveau d'anglais était suffisant pour tout comprendre, et le livre ajoutait suffisamment de détails par rapport au film pour que j'y trouve un intérêt certain. En gros, j'avais fait un très bon choix. Et pourtant, après avoir prolongé le prêt 2 fois, je n'avais toujours pas fini de le lire. C'est pas que je ne m'y intéressais pas, c'était simplement très fatiguant. Même si je comprenais les mots je ne pouvais pas les lire de manière fluide comme je le fais avec le français. J'étais obligée de tous les lire, en me concentrant sur chacun d'eux. Du coup je n'avançais pas bien vite, et ça me demandait beaucoup plus d'efforts que ce à quoi je m'attendais.


Et là j'ai compris. C'est ça que ressente les dyslexiques. Alors peut-être pas exactement ça, et ça doit dépendre de chacun, mais à mon avis la sensation doit être proche. Devoir faire attention à chaque lettre de chaque mot pour le comprendre individuellement puis faire attention à sa place dans la phrase pour comprendre le sens global. J'ai compris à quel point c'était fatiguant. Ce n'est pas impossible, c'est juste long et fastidieux. Comment leur reprocher alors de ne pas prendre de plaisir à lire un livre, même avec la meilleure histoire du monde? Bref, je ne prétend pas avoir trouvé un équivalent parfait aux problèmes des dyslexiques qui nous permettrais de nous mettre à leur place. Mais au moins j'ai pu remettre mon propre rapport à la lecture en perspective, et comprendre ainsi un peu plus les gens qui m'entourent.

Du coup si vous êtes comme moi, intéressé par le problème sans être directement concerné, je vous invite à vivre une expérience similaire. Choisissez une langue que vous maîtrisez mais pas trop non plus, et allez lire un livre dans cette langue. Vous verrez, c'est une expérience assez intéressante :) Et n'oubliez pas de partager votre expérience dans les commentaires, que je sache si ça vous a été utile!

 

 

Voilà pour ma petite réflexion du jour. Il n'est pas impossible que j'en refasse de temps en temps, aussi dites-moi ce que vous en pensez pour que je sache si ça vous intéresse ou non. Je suis actuellement en pleine préparation de la suite des Pérégrinations d'une jeune Sorcière, mais j'ai aussi quelques illustrations sur le feu. On se retrouve donc très vite (j'espère)!

 

Ah et si les questions des troubles neurologiques vous intéresse, n'hésitez pas à me suivre sur twitter. J'y parle souvent de TDAH, mais je vais essayer d'y parler de plein de trucs différent.

 

Bref je m'arrête là, et à la prochaine!

 


15/03/2018
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Défi sablier: le bilan

Bonjour tout le monde!

 

Le défi sablier est fini (depuis un moment, je sais), et j'ai pensé vous faire un petit bilan de cette expérience. Ca n'engage que moi et en aucun cas les autres personnes y ayant participé, et encore moins Samantha Bailly, aussi n'hésitez pas à partager votre expérience :)

 

Déjà, un petit rappel du principe du défi. Samantha Bailly, auteure jeunesse, a partagé sur sa chaine youtube et son blog l'idée d'Elizabeth Glibert, qui propose d'utiliser un sablier du temps que l'on souhaite pour se contraindre à écrire. En effet, 5 minutes ce n'est pas grand chose, on peut facilement se l'accorder dans une journée même chargée, et le sablier sert à symboliser ce temps, de manière moins brutale et plus poétique qu'un réveil. Et finalement, une fois les 5 minutes passées, on a souvent envie d'en faire plus. Et petit à petit, les 5 minutes en deviendront 10, puis 15, puis 20, jusqu'à devenir des sessions d'écriture de plusieurs heures. En gros l'idée est de se donner le temps d'écrire et de relancer la machine quand on y arrive plus.

Le défi lancé par Samantha avait pour but de motiver les gens à se lancer, en ayant une cohésion sur les réseaux sociaux autour d'une même méthode. Il durait une semaine, au cours de laquelle on augmentait de 5 minutes chaque jour notre session d'écriture jusqu'à arriver à une demi heure le samedi et carrément 1h le dimanche. Le tout avec un live le mercredi soir histoire d'encourager les troupes :) J'avais trouvé l'idée de ce défi excellente, je me suis inscrite à l'événement facebook, j'ai suivi les #défisablier sur twitter et j'étais présente tout le long du live, et je suis loin d'être la seule à avoir eu un tel engouement! C'était un très chouette moment de partage et de stimulation, et j'en remercie Samantha. Mais je voudrais revenir un peu plus en détail sur la manière dont j'ai vécu les événements.

 

Déjà, je n'ai pas attendu la semaine du défi pour commencer à exploiter l'idée du sablier. Actuellement je suis sans emploi, et j'aimerais que le métier d'écrivaine devienne une réalité pour moi. Sauf que beaucoup d'idées et une procrastination over 9000 ça rend les choses compliquées pour avancer. J'ai testé plusieurs méthodes pour s'organiser et se motiver, mais rien n'a marché bien longtemps pour moi. Au départ quand j'ai vu ce défi j'ai pas été bien emballée, mais bon, j'aime me lancer dans des trucs de ce genre, et j'avais enfin une bonne raison pour acheter un sablier. Alors hop, un jour que je passais en ville j'ai fait un tour chez maison du monde, et je suis rentrée chez moi avec un sablier de 5 minutes dans la poche.

En gros, mon problème c'est de m'y mettre. Mais 5 minutes, c'est rien du tout. Du coup, alors que je glandouillait sur mon pc, j'ai vu mon sablier et je me suis dis "bah, je vais tenter". Et là, révélation. C'était juste ce qu'il me fallait pour me lancer, je me suis retrouvée à bosser pendant près de 2h avant de m'en rendre compte. La méthode avait fait ses preuves. Les jours suivants j'ai pris l'habitude de m'imposer 10 minutes plutôt que 5, et la date du défi est finalement arrivée.

Forcément, les premiers jours ont simplement ressemblé aux précédents. Le truc bien c'était de voir les gens qui interagissaient autour du défi, c'était vraiment motivant. Bon après je voyais souvent des messages tel que "aujourd'hui j'ai écris tant de signes" ou "tant de mots", ce qui pour moi n'a que peu d'intérêt, voir peut être décourageant pour les moins productifs, mais chacun ressens le truc différemment, et c'est tant mieux. Pour ma part, je n'ai pas "écrit" à proprement parlé. Comme je vous l'ai dis dans un article précédent, j'ai mis à profit ce défi pour écrire le premier scénario du comics qui paraîtra sur ce blog. Et malheureusement, j'ai mis énormément de temps avant de trouver l'inspiration. Et avoir un sablier devant les yeux pendant qu'on est en panne d'idées, autant vous dire que c'est vite distrayant. Surtout quand vous avez eu des cours de physiques des fluides granulaires et que vous vous revoyez en TP.

Il m'a fallu dans les 3-4 jours avant de trouver un méchant et une intrigue qui me plaisait, et ensuite une bonne journée supplémentaire pour visualiser ce que j'allais écrire, et enfin seulement pouvoir passer à l'écriture. Et encore, l'écriture du scénario, même pas le story-board, et encore moins les planches finales. Du coup ces minutes furent longues, très longues pour moi. Mais j'ai tenu bon, et l'émulsion autour du défi m'a permis de ne pas me laisser emporter par la flemme. J'avais ma réputation à faire nom d'un chien! (hum, je m'emporte). J'ai fini par réussir à écrire quelque chose de pas trop mal, en tout cas à trouver une bonne impulsion de départ pour cette histoire. Mais le temps se rallongeais de jour en jour. Et le week-end est arrivé.

Comme je l'ai dis plus haut, je suis sans emploi, et je n'en cherche pas d'autre que celui d'auteur. L'écriture est pour moi le contenu de ma journée, et le week-end j'ai envie de me détendre, comme n'importe qui qui a n'importe quel travail. Bien sûr il peut m'arriver d'avoir des idées pendant mes moments de repos, mais je ne m'oblige pas à bosser 7j/7. D'autant que j'ai envie de profiter d'être avec mon mari que je ne vois pas beaucoup en semaine. Déjà la demi-heure du samedi fut longue et malvenue, mais je n'ai clairement pas tenu 1h dimanche. J'avais besoin d'une pause, de faire autre chose.

 

Alors oui j'ai beaucoup aimé le défi, et je pense qu'il fut très bénéfique pour des personnes dont l'écriture n'est pas l'activité principale, ou qui du moins n'ont pas de problème à bosser tous les jours. Même moi je suis parfaitement conquise par l'idée du sablier, et je vais clairement la garder pour m'aider à travailler. Mais je suis incapable de bosser sous la contrainte, aussi je vais m'en tenir à mes 5 minutes déclencheuses. Mais après tout c'est aussi ça l'objectif des défis, repousser ses limites et trouver de nouvelles façons de travailler qui nous serviront pour la suite. Et en plus, le live était super intéressant et Samantha a répondu à beaucoup de questions sur le travail d'auteur. Globalement cette expérience fut super positive et nous a permis à tous de trouver la motivation pour écrire, et nous a appris à connaître nos limites.

Même si le défi est fini, je vous invite à vous munir d'un sablier et de tenter vous aussi l'expérience. Et qui sait, peut-être qu'un nouveau défi sablier verra le jour :)

 

En attendant je vous souhaite une excellente journée/soirée, et vous dis à bientôt!


06/03/2017
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Défi Sablier de Samantha Bailly

Salut tout le monde!

 

Aujourd'hui on est le 20 février et c'est le premier jour du défi sablier lancé par Samantha Bailly! Pour en savoir plus sur ce défi, je vous encourage à regarder cette vidéo où elle explique plus en détails comme ça va se passer.

Pour ma part, je vais juste vous expliquer et bien ce que je vais écrire pendant ce défi, et si cette production va finir sur ce blog. Alors oui, ça arrivera ici. En fait je vois ça comme un moyen de prendre mon départ sur internet, donc bien sûr que je le posterais. Mais qu'est ce que ça va être? Et bien si vous avez lu la page d'accueil du blog vous aurez remarqué que je parle d'un comics, mais pour l'instant je n'ai encore rien posté de tel. Et pour cause, même si les personnages sont dans ma tête, je n'ai pas de scénarios à proposer pour l'instant. Je vais donc passer la semaine à écrire le premier chapitre de ce comics, et j'espère bien pouvoir vous le faire lire dimanche!

 

Et si vous voulez participer vous aussi participer au défi, vous pouvez utiliser le #défisablier sur twitter, ou rejoindre Samantha Bailly sur l’événement facebook! N'hésitez pas à me faire part de votre participation dans les commentaires, si besoin j'ouvrirai un topic dans le forum pour que vous puissiez partager vos créations ;)

 

En attendant je vous fais plein de gros bisous et vous dis à bientôt!

 

PS: J'ai conscience que personne ou presque ne suit ce blog pour l'instant, du coup je doute avoir des retours maintenant. Mais si vous lisez ce post depuis le futur, sachez que ma proposition tiens toujours, n'hésitez pas à faire le défi même tardivement et à partager votre travail ici :)


20/02/2017
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